Le financement des campagnes électorales et des partis politiques repose notamment sur les concours financiers de personnes physiques, qu’il s’agisse de dons, de cotisations ou de prêts. Si la législation actuelle permet à la Commission d’identifier les prêteurs et donateurs, elle ne lui donne pas les moyens de vérifier l’origine des fonds prêtés ou donnés par une personne physique à un candidat ou à un parti politique.
Cette limite présente un risque d’utilisation du prêt comme instrument de dissimulation. En effet, un prêteur peut servir d’intermédiaire afin de masquer l’origine réelle des fonds apportés, et ainsi permettre le contournement des règles en vigueur, notamment l’interdiction des dons de personnes morales.
S’agissant des dons, bien que ceux-ci soient plafonnés à 4 600 euros par campagne électorale et à 7 500 euros par an et par donateur à un ou plusieurs partis politiques, les montants versés peuvent être significatifs dans certaines configurations. Ainsi, en cas de campagne chevauchant deux années civiles, un même donateur peut, parallèlement au versement d’un don au candidat, effectuer deux versements au parti politique le soutenant, atteignant le plafond annuel, et un couple peut contribuer à hauteur du double de ces montants. Ce cumul potentiel rend d’autant plus nécessaire un contrôle renforcé de l’origine des fonds.
En cohérence avec les obligations découlant du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT), la Commission estime indispensable de prévoir, par voie législative, une faculté encadrée lui permettant de demander aux personnes physiques de justifier l’origine des fonds prêtés ou donnés à un candidat ou à un parti politique.
Retour